lundi 5 novembre 2007

AMAN IMAN : L'eau c'est la vie

Un puits rénové avec l'appui du comité des jumelages. L'endroit le plus précieux du désert, l'endroit de la vie.


De retour du puits l'âne est un animal extrêmement précieux pour le transport de l'eau. Les enfants qui sont très souvent en charge de ramener cette eau parcourront entre 5 et 20 kilomètres pour permettre à la famille et au troupeau de s'abreuver et donc de vivre.

La garba, véritable frigo du désert en peau de chèvre contenant jusqu'à 40 litres et plus.

Aman iman : l'eau c'est la vie.....

Si un jour vos pas vous conduisent dans cette merveilleuse région, vous entendrez beaucoup de gens vous citer cette phrase qui résonne comme un hymne chez les Tamasheq.

Vous entendrez également "Agh Isudar" et cette phrase sera l'objet d'un autre post.

Beaucoup vous diront également, pendant la saison des pluies, après un gros orage qui aura détruit plusieurs maisons dans un village : "Ce que l'eau détruit, elle le reconstruit!". Tout simplement parce que l'eau est tellement rare et tellement nécessaire que jamais elle ne peut être considérée comme une calamité même si elle vient de détruire votre toit.

Je suis arrivé à Tessalit en avril 2006, et la saison des pluies peut commencer à partir du mois de juin, seulement voilà, elle peut......

En 2006, la première pluie est tombée le 09 août, forte, intense, merveilleuse......

Moins de deux heures plus tard tout était fini et nous devrions attendre de nombreux jours avant de revoir une goutte d'eau, oui mais voilà, l'eau était tombée du ciel, tout le monde courait dans les rues pour voir si l'oued coulait, les enfants sautaient dans le ruisseau qui s'était formé et coupait le village en deux, tout le monde était heureux, nous étions rassurés, les animaux vivraient.

Certains me disent "Quand tu étais là-bas tu n'avais pas de stress!" et je réponds que non c'est vrai les journées s'écoulaient paisiblement sans donner d'importance à de petits tracas qui si souvent ici se transforment en des montagnes insurmontables.

Non il n'y avait pas de stress, mais comment décrire l'angoissante attente de la pluie qui ne vient pas.....? Je ne sais comment exprimer cela, comment vous faire comprendre ce que ressent un éleveur qui ne voit pas la pluie venir et qui se dit jour après jour que bientôt ses animaux, c'est à dire tout ce qu'il possède, mourront faute d'eau et de paturages.

Alors non, pas de stress, mais le sentiment d'appartenir à la nature et d'être à sa merci, le sentiment aussi pour moi que décidément la vie n'est pas toujours très juste et que ceux là même qui polluent certainement le moins notre planète sont les premiers à subir de plein fouet les effets du réchauffement climatique.

Lors de mes heures pessimistes, je me dis parfois que malheureusement un jour ces hommes devront quitter leur désert natal, car le jour ou les pluies ne viendront plus, alors plus de paturages et plus de vie..........

Puissions-nous faire en sorte que ce moment n'arrive jamais.


2 commentaires:

ALIAD a dit…

Bonjour Vincent c'est merveilleux votre reportage. L'hymne: "agh isudar, aman iman" est correct. Courage!
Hassan

DFDF47 a dit…

Salut Vincent. Je viendrai te voir à Tessalit un jour j'espère. Avec Bernard peut-être, qui sait? En tout cas, merci pour ton blog que j'ai tout lu avec plaisir parce que tu sais faire aimer ce pays et ces gens que tu aimes. Didier