jeudi 27 mars 2008

Il n'y a pas d'avenir dans la guerre.


En 2004, j'ai eu l'occasion avec mon ami Waytane Ag Attayoub de visiter son village de Boghessa.
Voici une des photos que j'ai ramenées de ce voyage. On y voit les vestiges d'une rebellion qui, au début des années 90, avait connu des combats particulièrement violents notamment dans la commune de Boghessa.
L'agitation de ces derniers jours, il y a eu des combats hier encore à Aguel'Hoc, m'inquiète particulièrement. J'ai peur pour les nombreux amis que j'ai dans la région, j'ai peur de l'enlisement dans la violence, j'ai peur que d'attaques en attaques nous ne finissions par un véritable conflit à l'échelle de la région.
Je sais qu'il y aurait beaucoup à dire sur le développement de la région de Kidal. Je sais qu'à bien des égards les impatiences et les revendications, celles d'une accélération des actions de développement, sont légitimes.
Mais je sais également que depuis 2003, lors des 8 voyages plus ou moins longs que j'ai pu faire dans la région, j'ai vu les choses changer en profondeur et dans le bon sens.
J'ai vu des écoles se construire et des professeurs y exercer, j'ai vu des centres de santé avec des infirmiers qualifiés, certes avec peu de moyens mais qui font du bon travail.
J'ai vu Kidal grandir année après année; j'ai vu des programmes de développement spécifiques pour les régions du nord avec d'importants moyens; j'ai surtout vu des gens mobilisés et déterminés pour que les choses bougent pour que leurs enfants aient une vie meilleure que la leur.
Je pense que l'on n'a pas le droit de détruire tout cela et je demande aux parties prenantes de réfléchir à leurs actes et aux conséquences de ceux-ci.
Je ne veux pas voir dans 10 ans, à Tessalit, à Boghessa ou ailleurs les vestiges d'une rebellion de 2008.
Puissions-nous chacun, à la place qui est la nôtre, chercher au fond de notre coeur la force du combat pour le développement, pour le bonheur, pour la vie et sans les armes.

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